L'Affaire Bellounis et la Première Guerre Civile Algérienne

(1957-1960)

L'un des épisodes les plus sombres et les moins racontés de la révolution algérienne

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II-5- Mohammed Bellounis s'oppose aux crimes du FLN

  En France et en Algérie, le FLN avait essayé dès les débuts de la Révolution, par une certaine tactique, de noyauter le MNA. Il devait d’après ses desseins mettre la main sur le Mouvement pour le diriger dans la voie qu’il avait choisi. Comme cette tactique n’avait pas réussi, il tenta alors d’arriver au même but par des moyens staliniens. A partir de ce moment là, il lança des trucs pour essayer d’attirer à lui des militants et des combattants. Selon ses trucs il répendait au sein des militants en France une fausse propagande. D’après lui, le MNA était totalement absent dans les maquis. Il prétendait aussi que l’argent n’arrivait pas à destination des combattants. D’autre part, il obligeait un certains nombre de militants fait prisonniers par lui d’écrire à leurs parents et à leur cellule pour les convaincre que seul le FLN étai maître de la Révolution Algérienne.

Et enfin, il ordonna par lettre et à une grande échelle aux militants du MNA de bloquer l’argent et de l’envoyer respectivement aux « déchras » en Algérie. Outre ces odieuses et mensongèrent pratiques, il s’attaqua à des militants et à des combattants pour les obliger sous la menace du révolvère de renier le MNA et Messali Hadj.
En Kabylie comme ailleurs ces procédés criminels ont amenés le FLN à monter des guets-apens au cours desquels plusieurs centaines de MNA ont été assassinés. Cette tactique inqualifiable est menée depuis le printemps 1955 à nos jours.

Face à ces procédés criminels Mohamed Bellounis se dressa et lutta contre le FLN. En Kabylie, dans l’Algérois, à l’Aumal et jusqu’aux Ouled Naïl, Mohamed Bellounis créa des maquis, ces dirigeants prennent contact avec les dirigeants politiques et font face à la fois au FLN et le colonialisme agissait d’un commun accord pour éliminer le MNA et Mohamed Bellounis.
Cette collusion colonialo-FLN n’est pas étonnante puisque depuis le mois de mars 1955 le FLN est en contact avec des émissaires français jusqu’à fin 1957. En conséquence, les deux compères espéraient éliminer le MNA pour ensuite s’entendre sur une solution du problème algérien du type Statut Organique de 1947.

Que les militants se rappellent l’interview Barrat-Krim Belkacem publié dans France Observateur en automne 1955.
A ce propos, le FLN est allé jusqu’à demander aux émissaires Français leur aide militaire pour exterminer le MNA afin d’arriver à une solution du problème algérien un peu à la tunisienne. Cette interview inaugura le patronage du FLN par la Gauche Française et le PCF. On cherchait par ce moyen à gonfler le FLN pour en faire le seul interlocuteur valable.

On remarqua que le FLN était piloté sur le plan politique, diplomatique et militaire par les managers de l’entourage de Mendès France. Ces individus préparaient le dossier algérien à leur patron en attendant que celui-ci revienne au pouvoir. On remarquera que durant le déroulement de ces événements tragiques la presse observe un silence complet et nia l’existence du MNA. Cependant de temps à autre l’Express était obligé d’annoncer que les quelques maquis messalistes étaient liquidés selon sa propre expression. On sentait dans cette information que le journal précité voulait dire : « enfin nous voilà débarrassé de ces gêneurs qui nous empêchaient de tourner en rond. » D’ailleurs dans le privé comme par écrit ces messieurs ne se gênaient nullement pour dire leur haine à l’égard du MNA. Dans son ensemble le MNA était traqué de partout. Cela démontre que Mohamed Bellounis qui conserva le drapeau haut du MNA, dû pendant les trois années résister à de multiples offensives du FLN.

Le combat étai rude et bien des fois il resta seul sur le terrain mais ce qui a marqué en lui c’est les caractéristiques du Résistant et de l’homme de guerre, c’est sa volonté de résister et de reconstituer des forces nouvelles. Aussi l’acharnement du FLN devenait de plus en plus cruel contre ce grand résistant. Pris dans une tenaille en Kabylie par le FLN et le colonialisme il échappa à leur poursuite et se dirigea vers Aumal, Boussaâda puis les Monts Ouled Naïl. Stratège sans le savoir il va vers le sud comme le faisait l’Emir Abdel Kader pour chercher des forces nouvelles et affronter le combat. En effet, installé dans les nouvelles positions, il remonte vers l’Est et à l’Ouest et installe son infrastructure dans le triangle Boussaâda, Laghouat, Aflou et Berrouaghia. Dans toute cette région il organise, éduque, reçoit des centaines de personnes et promène partout le drapeau algérien. Tantôt il organise politiquement cette grande région, tantôt il remonte jusqu’en basse Kabylie pour combattre et animer le maquis MNA. Mohamed Bellounis dans ses grands déplacements n’ignore rien des atrocités qui sont commissent par le FLN à l’égard de la population du MNA. Il est au courant des égorgements dans la Vallée de la Soummame, de Saïda, de Relizanne et de Wagramme. Il sait aussi que des grandes figures du MNA sont assassinées par la pègre d’Alger au service du FLN.
Par ailleurs, il sait que les cellules du MNA sont arrêtées sur dénonciation du FLN, à ce moment Benkedda, Abane Ramdan qui connaissait bien nos militants ordonnaient eux-mêmes les assassinats. Ce comportement sanglant du FLN à l’égard du MNA est déterminé par la volonté de celui-ci de monopoliser à lui seul la marche de la Révolution Algérienne.

Il y a aussi d’autres causes.
En effet, le FLN est traversé de font en comble par des dissensions, des luttes entre ceux qui dirigent les maquis et les pachas qui se pavanent au Caire et dans les capitales européennes. Le clan Aban-Benkedda et Ben Mhidi qui partagent le vie des maquis veut dessaisir les Ben Bella et consort du Caire du commandement de la Révolution Algérienne.
Il va s’en dire que cette situation amène les uns et les autres à tout faire pour éliminer le MNA de scène politique pour laisser le terrain aux clans du FLN. Pour atteindre ce macabre objectif les Benkedda et autres emploient les grands moyens.

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